Exposition Les petits cyclistes de Yann Mezou
Dans le cadre de la thématique cycliste qui rythme notre mois de janvier avec le spectacle En équilibre toujours je tiens les 14 et 15 janvier et Le festival international du voyage à vélo les 21 et 22 janvier, l’Espace Sorano est heureux d’accueillir l’exposition Les Petits Cyclistes de Yann Mezou, lauréat de notre jeu concours « Mon beau vélo ».
Yann MÉZOU, la passion du vélo à l’ancienne
Vincennois et adhérent à l’Espace Sorano, Yann Mezou est passionné par le cyclisme des années 1950-1980.
Il a conçu des dioramas mettant en scène des petits cyclistes de 5,5 cm de haut environ, avec véhicules publicitaires, spectateurs, etc.
En 1966, Lucien Aimar remporte le Tour de France. C’est aussi l’année de naissance de Yann Mézou.
Vers 1971, son père lui offre un peloton de petits cyclistes Salza, dont certains sont exposés ici. Il passe des heures à jouer avec sur la moquette. Pour fêter l’arrivée du Tour de France, au début des années 1970 (l’époque “Eddy Merckx”), son grand-père lui offre aussi des coureurs.
En 1975, son père l’emmène voir son ami Pierre Tosi, coureur cycliste pro, qui court dans des critériums. Il aime reproduire ces courses avec ses petits cyclistes.
Années 1980-1990, adolescence, âge adulte. Il joue de la guitare, il étudie (le droit), il entre dans la vie active (presse, communication). Ses cyclistes dorment dans une boîte en carton, jusqu’au jour où… il a des fils !
Il ressort ses anciens jouets, pour partager avec eux la joie de créer des histoires avec de petits personnages. Pris par le jeu, il restaure, repeint certains cyclistes, construit des décors…
Vers 2009, il remonte sur le vélo de course de ses quinze ans, portant les mêmes maillots que ceux de ses petits coureurs. Depuis, il est toujours en selle !
Courte histoire des petits cyclistes
Les premières figurines représentant des cyclistes apparaissent à la fin du XIXe siècle. Destinées à des jeux de société, elles représentent des hommes mais aussi des femmes en tenues civiles de cyclotouristes. A partir des années 1920, l’aspect sportif et masculin l’emporte.
Dès les années 1950, ces petits coureurs, dits « autonomes » car non attachés à un jeu de société, « permettent à l’enfant – surtout le garçon – taraudé par le désir de devenir grand, de s’intégrer à ce monde d’adultes dans lequel il s’investit pleinement et joue un rôle de héros, note Alex Poyer (1). Les miniatures cyclistes remplacent les petits soldats ou les pompiers de leurs pères. » Représentant les héros des enfants – des champions cyclistes –, elles sont utilisées lors de jeux d’adresse avec des billes.
A partir des années 1980, la figurine devient objet de collection pour les adultes, les enfants s’étant tournés vers d’autres héros.
Les cyclistes miniatures représentent surtout des coursiers, le VTT et le BMX n’ayant pas inspiré les fabricants, qui sont essentiellement français (Salza, Cofalu, Starlux, Aludo, Roger…).
(1) Alex Poyer, « Les figurines cyclistes : entre identification, héroïsation et collection ? (1890 à nos jours) », in Sciences sociales et sport, juillet 2020.
La création des dioramas
Les scènes sur lesquelles sont posés les cyclistes sont constituées de planches d’isorel (fibres dures de bois transformées sous haute pression), à l’origine destinées au transport de packs d’eau.
Après découpage des planches, j’ai appliqué un apprêt blanc, puis tracé les paysages au crayon et peint à l’acrylique.
Les cyclistes sont de marque Salza, Cofalu et Roger (une fonderie toujours en activité). Vendus à l’époque sur plaquettes en carton, en coffrets ou à l’unité. Les plus anciens, ici, datent du début des années 1970. Certains sont en aluminium, d’autres en plastique. Les fabricants produisaient aussi des véhicules et des piétons.
Les policiers et motards sont de marque Minialuxe.
Blog de Yann Mezou sur le vélo ancien