Fabien Mary Octet
Huit musiciens au cœur du swing
C’est l’histoire d’une chute qui finit en bras cassé à New York. Ou comment le trompettiste Fabien Mary a transformé une immobilisation forcée en frénésie d’écriture et composé une série de morceaux inspirés par ses expériences dans la Grosse Pomme pour une formation de huit musiciens qui réunit la fine fleur du be-bop français. Un octet, souple comme une petite formation, puissant comme un big band, qui met le swing en avant, dans la grande tradition du jazz, par un trompettiste dont le style synthétise avec brio les leçons de Chet Baker, Kenny Dorham et Miles Davis… Son album a été désigné « meilleur album de jazz français » de l’année 2018 par l’Académie du jazz, c’est dire !
Avec :
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Fabien Mary (trompette)
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Jerry Edwards (trombone)
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Pierrick Pedron (saxophone alto)
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David Sauzay (saxophone ténor)
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Thomas Savy (saxophone baryton, clarinette basse)
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Hugo Lippi (guitare)
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Fabien Marcoz (contrebasse)
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Mourad Benhammou (batterie)
Édito
Construire une programmation est une responsabilité au regard des innombrables musiciens qui ont fait le choix de s’engager dans une carrière artistique. Qui retenir ? Qui sélectionner dans un champ aussi vaste que celui du jazz, face à une telle profusion ? Tout d’abord, tenter d’offrir un échantillon de talents remarquables, dans toutes les directions que le jazz peut prendre de nos jours, en France comme ailleurs, de ceux qui sont fidèles à une vision respectueuse de sa tradition jusqu’à ceux qui l’empruntent pour mieux tenter d’en élargir le périmètre esthétique. On en trouvera un éventail représentatif parmi les artistes qui prennent part à cette nouvelle saison de Sorano Jazz. Ensuite, s’accorder sur un dénominateur commun : celui de faire entendre une voix originale, quelqu’un qui sache, sur son instrument, développer un discours personnel, quelle que soit sa démarche esthétique. Car au fond, dans le jazz — et c’est une de ses grandes lignes de force de sa modernité — peu importe que la forme soit savante ou simple, que le propos soit avant-gardiste ou classique, ce qui réunit musicien et spectateur est avant tout une forme de sincérité et d’authenticité du geste créatif. Une singularité qui ne s’explique pas nécessairement mais qui, par la combinaison d’une invention et d’une expression, nous donne la conviction d’être face à un artiste qui a la capacité de nous faire entendre quelque chose de différent, d’intègre, de profond et d’émouvant. Pas un des musiciens programmés cette année n’échappe à cette règle ; c’est du moins ma conviction. Que vous la partagiez à l’issue de cette nouvelle série serait la plus belle des récompenses.
Vincent Bessières