Chris Potter Trio
avec James Francies et Eric Harland
Considéré comme l’un des grands ténors de notre époque, Chris Potter a prouvé qu’il maitrisait la tradition du jazz à la perfection, de Sonny Rollins à Michael Brecker, tout en développant une voix originale, n’hésitant pas à aller chercher du côté du rock ou de la musique classique une part de son inspiration. Avec ce nouveau groupe, c’est la direction résolue du groove que prend le saxophoniste, en cheville avec deux musiciens considérés comme des phénomènes sur leur instrument : Eric Harland à la batterie (entendu avec Charles Lloyd ou Joshua Redman) biberonné au hip-hop et au gospel depuis l’enfance, et James Francies, originaire comme Harland de Houston, jeune touche-à-tout des claviers dont la cote grimpe en flèche à New York tant son aisance est grande à passer d’un univers à l’autre (il joue régulièrement avec le groupe The Roots sur le plateau du Tonight Show de Jimmy Fallon). Un trio énergique, hautement spectaculaire, pour qui le jazz perdrait tout son sel s’il ne s’accompagnait du frisson du risque et du plaisir du groove.
Avec :
- Chris Potter (saxophone ténor, soprano, clarinette basse)
- James Francies (piano, claviers)
- Eric Harland (batterie)
Crédit photo : Tamas Talaber
Édito
Le jazz dans toutes ses largeurs ? Ce pourrait être le sous-titre de la nouvelle saison de Sorano Jazz. Notre programmation est une invitation à arpenter les territoires du jazz. Territoires aux frontières floues, car cette musique ne cesse d’évoluer, souvent par l’emprunt et le métissage avec d’autres formes d’expression musicale, territoire à l’histoire riche, que les musiciens portent en eux et à laquelle ils reviennent avec affection, comme en témoignera certainement notre concert marathon en hommage à Thelonious Monk.
En une saison de concerts, nous passerons ainsi d’artistes qui s’expriment dans le langage orthodoxe du jazz à d’autres qui cherchent à en élargir les codes, de musiciens qui prennent pour exemple les inventeurs du genre à d’autres pour qui le jazz est d’abord le moyen de l’échange et de la rencontre. De Monk à Bach, de l’Orient à l’Occident, du be-bop à l’avant-garde de Brooklyn, du solo au big band, le jazz se déploiera dans une multiplicité de formes aussi personnelles que ceux qui les jouent. Outre deux spectacles pour enfants, Sorano ouvrira deux fois dans la saison un « jazz club découverte » — une nouveauté — pour se rapprocher plus encore de l’esprit de fabrique de ces lieux sans lesquels cette musique ne serait certainement pas la même !
Vincent Bessières